Cas no. 1
Une fillette de 7 ans en bonne sante a recu sa premiere dose de vaccin anti-SRAS-CoV-2 BNT162b2 de Pfizer-BioNTech a la partie superieure du bras. Quarante-huit heures plus tard, elle a presente un erytheme, une induration et une eruption papulaire prurigineuse au point d'injection (figure 1). On n'a note aucune lesion des muqueuses, douleur articulaire, fievre ou atteinte systemique. Elle n'avait aucun antecedent d'eczema, d'asthme ou d'allergies a des aliments, a des medicaments ou a du venin.
Son medecin de famille lui a prescrit des anti-[H.sub.1] oraux. Les symptomes sont rentres dans l'ordre en l'espace de 5 jours sans recurrence, et les antihistaminiques ont ete cesses. Nous avons ensuite examine l'enfant et pose un diagnostic de << bras COVID-19 >>, soit une hypersensibilite cutanee retardee, secondaire a l'administration du vaccin anti-SRAS-CoV-2 a ARNm. Nous avons informe la famille que d'autres reactions cutanees pouvaient survenir, mais qu'elles ne sont pas une contre-indication a de futurs vaccins.
Cas no. 2
Un homme de 55 ans ayant des antecedents d'urticaire chronique spontanee sans oedeme de Quincke a recu sa troisieme dose de vaccin anti-SRAS-CoV-2. Il n'avait eu aucune complication avec ses vaccins precedents, y compris ses 2 premieres doses de vaccins anti-SRAS-CoV-2 (AstraZeneca AZD1222 et Pfizer-BioNTech BNT162b2). Vingt-quatre heures apres sa troisieme dose (Moderna mRNA-1273), il a presente un oedeme de Quincke aigu et de l'urticaire (figure 2). Il n'a presente aucune atteinte systemique (gastro-intestinale, respiratoire, cardiaque) pouvant suggerer une reaction anaphylactique ni aucune lesion des muqueuses, cloque, fievre ou arthralgie.
Nous avons examine le patient et diagnostique une poussee d'urticaire chronique spontanee avec oedeme de Quincke secondaire a une activation immunitaire post-vaccin anti-SRAS-CoV-2 a ARNm. Les poussees sont frequentes apres le declenchement d'une reponse immunitaire due a une infection ou a un vaccin.
Ses symptomes ont ete soulages par la prise d'anti-[H.sub.1] et sont rentres dans l'ordre en l'espace d'une semaine. On l'a informe qu'une crise d'urticaire isolee, avec ou sans oedeme de Quincke, ne constituait pas une contre-indication a d'autres doses eventuelles. Nous lui avons suggere des anti-[H.sub.1] en premedication pour prevenir une recurrence des symptomes.
Cas no 3
Une femme de 56 ans souffrant d'oesophagite eosinophilique, d'asthme, d'eczema, de rhinite allergique et d'hypothyroidie a recu pour sa troisieme dose le vaccin Moderna mRNA-1273. Elle n'avait presente aucune complication apres ses 2 premieres doses, mais 3 jours apres sa troisieme dose, elle a developpe un erytheme douloureux en relief au thorax (figure 3A). Elle n'a pas presente d'urticaire, d'oedeme de Quincke, d'arthralgie, de fievre ou d'atteinte systemique. Deux semaines apres son declenchement, l'erytheme s'est etendu par coalescence a la presque totalite de la surface corporelle (figure 3B). La patiente a manifeste une exfoliation et une desquamation debutant par les membres inferieurs, sans cloques ni atteinte des muqueuses. Son medecin de famille a commence un traitement de 7 jours par prednisone (30 mg au jour 1, graduellement diminue par paliers de 5 mg/j) et lui a conseille de prendre des anti-[H.sub.1].
Malgre le traitement, 3 semaines apres leur declenchement,...