Un homme de 55 ans ayant des antecedents de consommation d'heroine par voie intraveineuse a consulte au service des urgences pour un volumineux ulcere rebelle depuis 14 mois, a la portion inferieure de la jambe gauche. L'ulcere etait tapisse de tissu de granulation et entoure de plusieurs plaques sclereuses confluentes nummulaires deprimees hyper- et hypopigmentees (figure 1A). Le patient presentait aussi de nombreuses traces d'injections, d'hyperpigmentation au niveau des veines et de cicatrices nummulaires causees par injections sous-cutanees (skin popping) (figure 1B). Le patient a mentionne avoir deja utilise l'ulcere comme point d'injection la derniere fois, plus d'un an auparavant. Nous avons diagnostique un ulcere cutane chronique lie a l'injection de drogues, l'ulcere ayant lui-meme servi de << plaie d'injection >>, designee en anglais par le terme shooter's patch. Les cultures de plaie ont revele la presence de Staphylococcus aureus et de Streptococcus pyogenes methicillino-resistants. Duranl l'hospitalisation, l'equipe de medecine interne a traite le patient par vancomycine intraveineuse et le personnel infirmier a panse la plaie avec de la gaze a emulsion de gelee de petrole et un bandage sterile. Lorsque le patient a quitte l'hopital, il est passe a la doxycycline et a l'amoxicilline-acide clavulanique par voie orale, apres quoi il a ete perdu au suivi.
Les signes cutanes d'injections de drogues intraveineuses s'observent plus...